Il était une fois, dans les hautes plaines du Tibet, une jeune femme qui, depuis de longues heures déjà, marchait sur un chemin escarpé.
Habitée par le doute, elle regardait le soleil se coucher derrière la montagne, avec la crainte ne pas trouver un refuge pour le nuit.
En effet, ce que vous devez savoir, chères toutes et chers tous, c’était que Lila n’était pas originaire de cette région.
Lila était arrivée là, comme elle était partie de France, un peu au hasard de ses pas, si du moins hasard il y avait.
Mais ce soir là, son pas l’ayant mené dans ces hautes montagnes, tout en étant subjuguée par les couleurs du coucher de soleil qui caressait les sommets, elle était en proie à un sentiment de peur et d’inquiétude, qui se manifestait par une grande lassitude de ce monde.
Arrivée à un tournant, avec soulagement elle aperçut un peu plus loin, un monastère qui était perché dans les nuages.
Soulagée de trouver un abri pour la nuit, elle ne l’était cependant pas, quant à ce profond découragement qu’elle expérimentait et, cette intense tristesse qui enveloppait son esprit et son âme.
Finalement parvenue devant les imposantes portes, ivre d’épuisement, elle frappa.
Un vieux et sage homme au regard perçant lui ouvrit.
Après l’avoir saluée, il lui dit :
– « Soit la bienvenue au temple des nuages jeune voyageuse. En quoi ma modeste personne pourrait elle t’aider ? »
Lila, à la peine avec son sac a dos, le salua à son tour et lui répondit :
– « Je recherchais un havre de paix pour la nuit lorsque j’ai vu votre monastère apparaître dans les nuages. »
Un brin mystérieux, le vieux sage sourit.
– « Et bien, je dirais que ce sont les nuages qui ont guidé tes pas jusqu’ici ! »
Ouvrant la porte, il ajouta :
– « Je suis lama Tshering Gyeltsen Rinpoché et, c’est un devoir pour moi de t’offrir l’hospitalité de notre humble monastère, pour cette nuit qui s’avance déjà. »
Sur ces paroles de bienvenue, Lila franchit la porte pour se trouver nez à nez avec un jeune novice.
Alors, lama Tshering lui dit :
– « Le jeune Lhakpa va te conduire à ton logis ou tu passeras la nuit. »
Mêlant le geste à la parole, le jeune disciple Lhakpa, l’accompagna dans une bâtisse un peu excentrée, ou elle trouva de quoi dormir, et de quoi manger.
Mais là, se retrouvant seule dans cette petite cellule, elle fut de nouveau assaillit par tant de questions et tant de doutes, qu’elle décida de sortir prendre un peu l’air pour contempler les étoiles.
Arrivée sur le haut rempart du monastère, elle leva les yeux pour soudain admirer, l’impensable voute étoilée, qui brillait de mille feux.
Tout en contemplant le magique spectacle du ciel constellé, à voix haute, elle dit :
– « C’est tellement merveilleux que de voir cela, alors que tant et tant de personnes souffrent de part le monde, et que tant et tant d’injustices règnent ici bas. Là haut c’est si beau, si tout pouvait être ainsi. »
Méditative quant à ces mots, elle regardait les étoiles scintiller, lorsque soudain, sortie de nulle part, une voix transperça le silence :
– « C’est vrai ce que tu dis ! »
Surprise, Lila dirigea son regard vers l’origine de cette voix, pour découvrir lama Tshering Gyeltsen Rinpoché assit, qui regardait aussi les étoiles.
Tout en continuant à regarder le firmament, il ajouta :
– « Pourtant, il est bon de savoir que parfois l’esprit est embrumé, comme peu l’être un ciel de petit matin. Mais alors, il suffit d’un peu de lumière et de chaleur pour que les brumes se dissipent. »
Lila s’essaya près du grand lama et avec cœur, elle lui avoua :
– « Je me pose tellement de questions par rapport à ma vie et au sens de cette vie. »
Elle laissa s’appesantir un lourd silence avant de continuer :
– « Voyez vous, à vous je peux vous le dire, je me sens tellement inutile, si petite dans ce monde, alors qu’il y a tellement d’atrocités et d’injustices. Et vous grand lama, avez vous trouvé les réponses, dans votre croyance, dans votre religion ? »
Sur cela, lama Tshering Gyeltsen Rinpoché soupira avant de lui répondre :
– « Les réponses ! Oh mais tu sais jeune fille, même moi je doute énormément ! Vois tu, je ne suis pas un Dieu et, je ne suis pas suffisamment sage pour, moi même, trouver les réponses à toutes ces questions. »
Tout en s’émerveillant de la voute céleste, il ajouta :
– « Je crois que Jésus, dans votre nouveau testament, à déclaré à peu près ceci : ce que j’ai fait, vous pouvez aussi le faire. Alors oui certes, cela paraît tout simple, mais comment ?
Après un court moment de silence, il reprit :
– « Prenons l’exemple simple d’une petite fourmi. Elle est minuscule et à elle seule, elle ne pourra jamais changer la face du monde ! Mais pourtant elle fait partie du tout, elle est à sa place et, elle est indispensable au tout. »
Sur ces mots, Lila plongea dans une profonde réflexion pour ensuite s’exclamer :
– « Cela signifie que chacun est à sa place, même s’il ne peut changer le monde ? »
Un sourire apparut sur le visage du lama.
– « C’est bien cela ! Car vois tu, changer le monde ce n’est pas de changer soi même, mais être soi car, si je suis moi, les autres, à leur tour, changeront et c’est le monde alors qui pourra aussi changer ! »
Un peu embrouillée dans ses doutes, Lila objecta :
– « Je comprends bien mais, pour cela, il faudrait que les gouvernements changent, que les hommes, que toutes et tous changent, sinon cela ne servira à rien ! »
Avec calme et sérénité, lama Tshering Gyeltsen Rinpoché répliqua :
– « A tout cela, je te répondrais par une phrase que vous employez beaucoup chez vous et qui nous apprends que : si tout le monde balaie devant sa porte le monde serait beaucoup plus propre. »
Surprise, Lila s’étonna :
– « Excusez moi grand lama, mais je ne vois du tout le rapport ! Je ne vous comprends pas. »
Lama Tshering lui répondit :
– « Et pourtant, vois tu, en Orient il est une sagesse des plus similaire, qui nous apprends que, si tu veux rétablir l’ordre dans ton pays, rétablis l’ordre dans tes provinces. Si tu veux rétablir l’ordre dans tes provinces, rétablis l’ordre dans les villes. Si tu veux rétablir l’ordre dans les villes, rétablis l’ordre dans les familles. Si tu veux rétablir l’ordre dans les familles rétablis l’ordre dans ta famille. Et si tu veux rétablir l’ordre dans ta famille, rétablis d’abord l’ordre en toi même. »
La jeune Lila resta silencieuse tandis qu’il ajoutait :
– « En vérité ma jeune amie, la personne la plus importante, celle qui doit se trouver pour que le monde se trouve c’est toi et uniquement toi ! En cela, ce que tu pourras faire, les autres pourront le faire aussi ! »
Sur ces paroles, Lila sentit un poids qui s’en était allé.
Ce faisant, elle ne se sentit plus responsable des problèmes des autres et de sa famille, et elle comprit que toutes ses tentatives de changer les autres seraient vaines et inutiles.
En fait, avant tout, il lui fallait être, être pleinement.
Une pensée alors lui vint et elle se tourna vers le lama.
Car en fin de compte et plus simplement, n’était-ce pas plutôt le fait que lama Tshering Gyeltsen Rinpoché le soit vraiment, que le monde, les autres qui l’entouraient, pouvaient aussi le faire ?
Et sur cela, le lama, comme s’il avait réussi, par un grand mystère à les lires les pensées de Lila, se leva, posa la main sur sa frêle épaule et se retira en souriant.
Et c’est ainsi que se termine ce conte.
Une vérité bien difficile à faire pénétrer dans le coeur. Ho’Oponopono.
Bonjour,
En pratiquant Ho’oponopono, cela se fera peu à peu sans que vous ne fassiez aucun effort.
Merci
In lakesh,
Jean Graciet
Merci, gratitude pour ce texte trés précieux. Merci
Tres belle poesie
Merci