Je m’interroge toujours…
Plus les jours passent et plus les questions, non seulement restent sans réponse, mais en amènent d’autres.
Ce matin je revenais en moto du magasin de la ville d’où j’avais fait quelques emplettes mais, arrivé au rond point central, je dus ralentir et mettre pied à terre car plusieurs gendarmes arrêtaient les voitures pour vérifier si chacun avait bien son « ausweis » bien à jour. Arrive mon tour et le gendarme vérifie le mien. Par chance je l’avais refait bien à neuf avant de partir. Puis il me demande d’où je viens et où j’habite, je lui dis, mais il insiste et veux vérifier mes provisions et le ticket de caisse. Il m’a fallu garer l’engin, ouvrir le coffre et, par chance, dénicher le ticket en boule coincé entre les poireaux et les oeufs. Je dis par chance car une fois sur deux je le laisse sur place. Outre le fait de réaliser que je venais de gagner 135 Euros, cette expérience me laissait une impression des plus désagréables. Il me semblait vivre de l’intérieur un film de science fiction des plus sombres.
En rentrant chez moi, quelque peu ébranlé, je m’interrogeais et je me demandais si les français, pendant l’occupation allemande de 40 à 45, avaient connu une telle privation de liberté. D’accord les conditions étaient différentes et l’ennemi était bien identifié. Les soldats patrouillant dans les rues étaient l’ennemi. Mais le gendarme, lui, n’est pas mon ennemi, bien au contraire que je sache.
Mais qu’est-ce que cela signifie?
Quelle est cette chose si terrible qui nous enferme chacun dans sa boite et nous prive, comme l’indique les articles 2 et 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, de la liberté fondamentale d’aller et venir ?
Je me demande comment on en est arrivé à une telle situation.
Décidément je me pose bien des questions.
Je me posais la même question le 27 mars