Le chiot et l’enfant de Sabine Merklen

Un agriculteur avait des chiots qu’il avait besoin de vendre.

Il a peint un panneau annonçant les 4 chiots et le cloua à un poteau sur le côté de sa cour. Comme il plantait le dernier clou dans le poteau, il se sentit un tirage sur sa salopette … Il tomba dans les yeux d’un petit garçon.

« Monsieur,  » dit-il,  » je veux acheter un de vos chiots.  »

«Eh bien, » dit le fermier, en frottant la sueur à l’arrière de son cou : « Ces chiots viennent des parents très racés et coûtent beaucoup d’argent ».

Le garçon baissa la tête un moment. Ensuite, fouillant profondément dans sa poche, il sortit une poignée de monnaie et la tendit à l’agriculteur.

«J’ai trente-neuf cents. Est- ce suffisant pour acheter un ?  »

«Bien sûr» dit le fermier ….. Et il laissa échapper un sifflement

«Ici, Dolly!  » il a appelé ….   Venant de la niche et descendant la rampe, Dolly courut, suivie par quatre petites boules de fourrure.

Le petit garçon pressa son visage contre le grillage. Ses yeux dansaient de joie. Comme les chiens arrivaient à la clôture, le petit garçon remarqua quelque chose d’autre qui remuait à l’intérieur de la niche.

Lentement, une autre petite boule apparut, nettement plus petite. En bas de la rampe, elle glissa. Ensuite, de manière un peu maladroite, le petit chiot a clopiné vers les autres, faisant de son mieux pour les attraper.

 

«Je veux celui-là,  » dit le petit garçon, pointant l’avorton.

L’agriculteur s’agenouilla à côté du garçon et lui dit :

«Mon fils, tu ne veux pas ce chiot.. Il ne sera jamais capable de courir et de jouer avec toi comme ces autres chiens le feraient.  »

Le petit garçon recula de la clôture, se baissa et commença à rouler une jambière de son pantalon.

Ce faisant, il révéla une attelle en acier des deux côtés de la jambe, fixée sur une chaussure spécialement conçue …

En regardant en l’air vers l’agriculteur, il dit : «Vous voyez, monsieur, je ne cours pas très bien moi-même, et il aura besoin de quelqu’un qui le comprenne.  »

Avec des larmes dans les yeux, l’agriculteur se baissa et ramassa le petit chiot ….. Le tenant délicatement, il le tendit au petit garçon.

 » Combien?  » demanda le petit garçon ….

 » Rien”, répondit le paysan, « il n’y a pas de prix pour l’amour. »

Le monde est plein de gens qui ont besoin de quelqu’un qui les comprenne.

 

 

Sabine Merklen  

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